mercredi 29 août 2012

Jotunheimen

Le boulot étant un petit peu différent du mode de vie étudiant "en vacances toute l'année", si on a droit à des vacances, autant pas se gêner, et surtout en profiter. C'est fait.



 D'après les locaux, août est le meilleur moment pour profiter de la montagne norvégienne: encore assez beau, plus trop de neige, des journées encore longues,... C'est donc parti, il faut pas longtemps pour que je me prépare ces 5 jours entre transport (plutôt efficaces, et pas si chers en étant toujours officiellement étudiant), itinéraire grossier, et endroits à ne pas rater. Direction le Jotunheimen avec le bus de nuit depuis Oslo, après une dernière journée avec Popa, Moman, et soeurette en visite pour quelques jours.

Le Jotunheimen, c'est le massif montagneux en plein milieu de la Norvège (du moins la partie pas toute étroite), point culminant du pays à 2469m, avec énormément de sommets au-dessus de 2000m. Un "2000", ça vaut bien un "3000" alpin, à tous les points de vue (surtout du haut. -> ok ...)

C'est parti!!
Arrivée à Lom à 4h du mat, c'est ... bien mort. Je finis ma nuit déjà courte par 1h dans l'arrêt de bus, après n'avoir rien trouvé de mieux. Les 3 voitures qui passent en 2h n'ayant pas l'air très enchantées de me prendre en stop, je finirais donc en bus. 8h, sac plein sur les épaules, feu pour presque 1500m d+ tout droit. A mi-montée, en coupant une route, les grosses boules. Un bus descend de là-haut, la Juvasshytta, genre de refuge à 1900m, perdu au milieu de la montagne, point de départ du Galdhøpiggen, sommet de la Norvège, donc accessible à moitié en bus. Incroyable et surréaliste, il y des bus absolument partout. J'arrive bien trop tard à la Juvasshytta pour le départ des "visites guidées" encadrés par des guides pour le sommet. Il y a en effet un beau glacier à traverser, et beaucoup de prétendants; rien de méchant, mais crampons et corde sont indispensables pour pas finir au fond d'une crevasse. En baskets, avec mon barda, et seulement pour l'aller (descente envisagée par l'autre face), même pas dit que le guidos aurait voulu me prendre. En plus c'est bouché. Donc c'est sans trop de regrets que redescends vers la vallée où je devais passer la nuit. Du coup je prends de l'avance pour le lendemain en espérant me venger sur le 2nd plus haut sommet, Glittertind, 5m plus bas et bien plus accessible. Premières gouttes pendant la montée sur le plateau, premières erreurs de chemins, premiers rennes, premier plantage de tente, premier couscous-soupe, première nuit, après la journée des 20, bien tassés: 20kg, 20km, 2000m+. Au réveil, 2 surprises. La mauvaise, c'est complètement bouché, le plafond juste au-dessus de la tête. La seconde, bien mieux, un troupeau d'au moins 50 rennes est juste de l'autre coté du torrent. J'ai tout le temps de les admirer pendant le ptit dej humide, ils ne me repèreront que quand je replierais la tente, avant de se regrouper très vite. J'abandonne vite l'idée du sommet, mais ce spectacle vaut aussi le coup. Je passerais à moins de 100m en partant, sans qu'ils ne s'affolent. L'union fait la force pour eux aussi, car ce n'est pas le cas quand ils ne sont que quelques uns. Plus loin, premiers gué et coupe sauvage pour couper un grand détour du chemin. Même en rando, ya que les orienteurs pour ça...

Des rennes partout
Maintenant, en gros paquet
Il manquait l'averse de la journée, avant l'arrivée sur le premier des grands lacs. Entre eaux calmes et glaciers, c'est beau. Un rayon de soleil par là-dessus avant de monter la tente après 25km, y'a pas de quoi se plaindre. Les petites discussions avec tous les gens qu'on croise sur le sentier nous rappellent qu'on n'est pas dans les Alpes.



 Le 3e jour, bien qu'il y ait un petit mieux dans le temps, j'ai du mal à croire les 2 randonneurs qui me dissent qu'il devrait faire beau vers midi. Au programme pourtant, Bessegen, surement la plus belle journée en perspective. Ca tombe finalement pile poil: le ciel se déchire complètement en moins d'1h, juste en arrivant au sommet et avant la fameuse traversée... qui se fera donc sous le grand soleil, en short et t-shirt. Magique, magnifique, awesome, tout simplement. On met des plombes à descendre avec le couple d'allemands, à prendre des photos de partout, sans trouver les mots. La descente se fait sur une arête bien aérienne, alpine, du bon caillou, du terrain à chamois comme j'aime. Les gens croisés doivent lire ma bonne humeur sur mon visage, je prends vraiment mon pied, et mon temps aussi malgré les tarifs mis aux touristes dans les côtes, entre la bonne forme et le moral à 2000%. 2 petits lacs et une autre belle descente plus tard, me voilà à Memurubu, une hytte accessible en bateau par le lac. Il est 15h, fait grand beau, et il me reste plus de 2 jours pour finir mon trek jusqu'au terminus prévu, à 1 jour d'ici, mais sachant qu'entre les nombreux bus (heures et mieux) et les bateaux sur les lacs, j'ai une multitude de possibilités. Bien le temps donc de prendre une bonne bière au soleil avec les 2 anglais.

Bessegen
Bessegen, vu vers le départ de la traversé de l'arête, entre les 2 lacs.
La gardienne me conseille d'aller planter la tente dans la vallée, Memurudalen. Immense vallée ouverte sur les glaciers, la magnifique journée continue. Si on commande un splendide bivouac au paradis, ça doit ressembler à celui que j'ai passé ce soir-là. Je me tâte à 2 fois avant de renoncer à aller voir le coucher de soleil depuis le sommet proche du Surtningssue, mais à presque 2400m, 2 fois plus haut que la tente. Déjà 25km et presque 1500m, plus la rivière à traverser qui s'annonce pas facile... Demain est un autre jour. Sauf que le demain, le soleil matinal laisse vite place aux nuages, et le Surtningssue est dans la poisse infâme. Monté en aller-retour avec juste l'appareil photo, la gore-tex et 3 gouttes d'eau, le froid (tout est gelé), le vent et de la neige m'attendent en haut. A la cabane 100m sous le sommet, il fait pourtant bien clair, mais ça veut pas... Peut-être que les suivants ont eu plus de chance.

Bivouac au Paradis

La longue descente en courant est un vrai régal, quel bonheur de se sentir si léger!! Mon téléphone s'est tellement plû qu'il s'est fait la malle et est resté en route. Au 3e gué de la journée, au moins le 5 ou 6e en tout, ce qui devait arriver arriva... Je me retrouve complètement assis au fond du torrent sans rien comprendre. La tenue sèche étant vraiment en cas gros pépin, je passerais le reste de la journée les jambes humides. La remontée sur l'autre versant de la vallée offre ensuite une vue splendide sur celle-ci et le plateau terriblement sauvage arrive. Un rayon de soleil et un immense arc-en-ciel rendent le tout véritablement mémorable. La fin de la journée sous la flotte le sera aussi, le chemin le long du grand lac donnant l'impression de se croire plutôt dans la jungle amazonienne. Pause à la hytte de Gjendebu, où je me fait ma bouffe avec 3 danois bien cools qui finissent leur semaine de trek. Ils n'auront finalement pas la volonté pour aller passer une dernière nuit humide, et filent se mettre au chaud douillet alors que je m'en vais me chercher un coin de belle herbe dans les bois, au milieu des vaches, et sous la pluie. Encore 25km et 1700m aujourd'hui, même avec la moitié sans sac, je commence à être entamé avec des journées de plus de 7h de marche effective.

Memurubudalen

Memurubudalen au loin.
Le dernier jour est plus cool, j'ai qu'une bonne douzaine de km pour rallier Fondsbu. Mais le chemin principal simplement en fond de vallée ne me convient pas, les danois m'ayant dit qu'il n'apportait rien de palpitant, et je vais prendre une trace marquée sur les hauteurs. Complètement introuvable au départ, navigation à la carte, elle sera finalement bien mieux marquée à partir du lac. Mais il y a toujours 2 torrents à gué... sans soucis cette fois! La météo changeante entre pluie et soleil offre une belle luminosité sur des paysages encore superbes, tellement typiques, mais tellement atypiques pour un habitué des Alpes. L'arrivée au-dessus de Fondsbu, village reculé au bord d'un lac encore plus grand que les précédents, est surprenante, mais somptueuse, malgré la flotte qui m'accueille. Mais cette fois, je m'en fous, je serais vite au sec!! Une bonne douche, un énorme burger au steak d'élan, et quelques heures plus tard, je quitte le fond de nulle part, encore en bus. Vraiment le fond de nulle part: 20km de route en caillou avant de rejoindre la "vraie" route, où faut quand même s'arrêter devant le troupeau de moutons qui fait la sieste en plein milieu de la route. Un accident devant le bus? Même pas peur, demi-tour illico, on prend les petites routes...

Arrivée à Fonsbu
 22h terminus gare d'Oslo. 2 paninis, 1 burger King, et 2 bananes. Fallait bien ça. Il y a encore 2h de tacot...

Vivement les prochaines vacances!!

mercredi 1 août 2012

Haukeli, Odda, Stockholm, Are,...

Il s'en est passé des choses depuis 1 mois...

D'abord la visite plutôt impromptue du frangin en juin. Tellement impromptue que le WE était déjà en partie bouclé pour le 1er raid norvégien, avec le collègue hongrois. La team Mont Blanc n'a pas fait d'exploits, et a surtout gouté à la grosse douche norvégienne sur le VTT. Mais on s'est bien amusé quand même. PH lui s'est défoulé en allant courir sur la carte pendant ce temps. Le bivouac du soir et la journée suivante en montagne étant assez vite tombée à l'eau, et après quelques péripéties avec la voiture électrique de la boite, on file le dimanche pour Kragero, LA ville à touristes du coin l'été, genre côte d'azur. Sauf que début juin, y'a encore pas grand-monde. Mais c'est surement un des seuls coin du pays où il fait plutôt beau ce jour-là, on va pas se plaindre (quand je dis que c'est la côte d'azur!!). On en profite pour monter sur les hauteurs, c'est plutôt pas mal (cf photos, un peu plus tard), et on ne peut plus typique, entre les îles, la côte accidentée, les bateaux dans tous les sens,...

Kragerø 

Quelques semaines de répit, et c'est la cousine qui débarque pour la semaine. On se retrouve à Oslo pour faire les touristes, et je lui re-sort tout ce que j'ai retenu de la visite le WE précédent, en mode coup de tête chez un collègue, qui a passé son WE à faire guide touristique pour un frenchy et un germain. La ville est cool, on sent bien l'ambiance "capitale en vacances", mais on a vite fait le tour: Carl Johannes Gata (genre les Champs dans l'idée, mais en vachement moins classe), Akershus (la forteresse qui abrite le château), la Rådhus (hôtel de ville) en brique massive, du genre blockhaus soviétique, Frognerparken, l'immense parc au milieu de la ville, plein de statues érotiques et perverses (ça doit choquer quelques gosses tout ça, je vous assure) et ça s'arrête en gros là.


Je vous laisse apprécier les statues de Frognerparken.


Vue sur Frognerparken
Surtout que le resto spécialités norvégiennes où j'ai essayé le steak d'élan la semaine d'avant est en vacances... Mais la serveuse du resto de secours, une jolie blonde qui parle français, fait vite oublier le steak d'élan ^^. Holmenkollen, la colline du fameux tremplin de ski visible de toute la ville et accessible en métro, est abandonnée faute de plafond trop bas et trop gris (vous avez dit "normal"?). Le musée Fram, du nom du bateau, posé à terre et autour duquel on a construit le musée, qui a servi aux expéditions arctiques et antarctiques et à la découverte du Pôle Sud, vaut le détour. Ils étaient bien braves ces types là :) !! En sortant, grand soleil, la pause bronzette s'impose donc avant de monter dans le train. Ballades, barbecs et baignades combleront le reste de la semaine (juste les fins d'aprem pour moi). Au fait, juste pour dire qu'elle l'a fait, mais si, Sandra s'est baignée en Norvège et a attrapé un gros coup de soleil!!!

Akershus, forteresse et château d'Oslo
2 jours plus tard, vacances. Au programme, CO et montagne compilés, étonnant non? Un peu fatigué (beaucoup?), et je m'en rendrais bien vite compte. Un peu à l'arrache pour l'organisation, y'a pas intérêt que ça foire dans les transports. First, direction donc Haukeli, porte d'entrée de Hardangervidda, le plus haut plateau continental d'Europe, 1300m d'altitude à perte de vue, point culminant à 1700m. Le club y organise 2 courses un peu spéciales, 2 ultra longues distances (15km) sur une carte au 1/30 000e, eq. 10m, où figure uniquement le relief et l'eau (y'a de quoi faire déjà ^^), le tout en terrain complètement ouvert en pleine montagne donc. Les paysages pendant la course sont splendides, agrémentés du soleil et des nombreuses plaques de neige restants. Surtout que dans ces terrains super physiques, j'avais dû oublier le mien avant de venir (j'ai pas couru sur la moitié de la course le 2e jour...), ça me laisse le temps d'admirer... Vu l'état de forme et des jambes le dimanche, le plan initial qui consistait à rejoindre Odda depuis Haukeli en courant, en 3 jours et en dormant des les hyttes (équivalents des refuges), me fait un peu peur avec ses 110km et 5000m d+. J'avais bien prévu mon truc et j'ai envie de profiter de ces vacances quand même, et le coin d'Odda me tente vraiment, donc je passe en recherche de plan B. Heureusement qu'il y a des bus partout dans ce pays, et bien que celui que je veux prendre nous passe sous les yeux en faisant les sacs, une session rallye me permet de l'avoir à l'arrêt suivant. 19h, me voilà à Odda, en mode baroudeur à l'arrache, avec des sacs énormes, un duvet mais pas de tente, et je sais pas comment crêcher. Je sais juste qu'il y a un camping, je sais pas où, et tout est fermé. Je tente le stop, pas bien efficace, mais ça passe. Au camping c'est la grosse arnaque. Je finis par me retrouver dans une piaule pour randonneurs en détresse, avec juste un lit, pour 400Kr. +10 pour la douche... Pas le choix, on verra demain.

Pour fixer les idées, Odda est au bout d'un fjord, altitude 0m; d'un coté ça monte droit vers Hardangervidda, de l'autre vers un grand plateau glaciaire à 1600m (!!!). Dans les 2 cas, au minimum 1000m à pic. Enfin des vraies montagnes! Lundi matin, j'ai un vague objectif d'un sommet là-haut où aller courir, la suite dépendra de la forme. Au final elle n'est pas si mauvaise et me permet de pousser un peu plus vers le lac de Ringedal. Et encore un peu plus vers un autre sommet.

Lac de Ringedal. Au fond, la fameuse Trolltunga.
Ca me vaudra de finir sous la flotte, avec pas loin de 35km et plus de 2500m d+ dans la journée, et l'envie de continuer ailleurs le lendemain. La tête justement ailleurs en arrivant, et crac, à 200m de la route. Cheville en carton décidément. En forme de melon le matin suivant, elle m'incite à rester calme, surtout si je veux profiter de la Suède le WE suivant, et qu'au final ça a aussi bien calmé mes mollets cette histoire. Je récupère aussi une tente qui me permet de payer moitié moins pour ma nuit. Rando pépère pour monter au glacier le jour suivant, avec mon gros strap je passe pour un taré au yeux des touristes qui galèrent déjà bien comme ça. 3e jour, petite rando au bord d'un lac et grosse sieste pour profiter du grand soleil qui se découvre enfin.

Enfin le soleil!!
18h30, toujours grand soleil au retour au camping, je me dis qu'il serait vraiment con de pas en profiter jusqu'au bout, le bus du retour n'étant qu'à minuit. Appareil photo dans la main, je m'en vais chercher des vues sympas. Les hauteurs où je suis allé lundi, avec vue sur le plateau, le fjord, et le glacier en face, sont 900m plus haut et me tendent les bras. C'est là haut que j'irais faire ma session photo d'1/4h, avant de redescendre juste pour à temps au camping. Faut être un peu tapé, je l'avoue, mais bon... La fat pizza à 150 Kr est bien appréciée avant la nuit dans le bus (les bus). Arrivée maison à 6h du mat, après 4 bus différents.

Hardangerfjord, Odda, et Folgefonna Gletscher en face au soleil couchant.
14h30, c'est reparti avec un sac refait, direction Oslo puis Stockholm pour retrouver le parrain et Benoit, de Phelma, qui me fait visiter la ville le lendemain. Rien à voir avec le petit centre d'Oslo, Stockholm est bien plus vivant, joli et surement plus sympa à vivre. Et partout. Je recommande. Vendredi, 23h, train de nuit pour Undersaker, point de départ de 3 jours de bivouac dans le Jämtland. Les sacs sont sur le dos à 9h, feu! Quelques averses, marais, trimbalage inutile de bois pour un éventuel feu, et 30km plus tard, et nous voilà en train de monter le bivouac à coté de Gsenstorna. On se fait pas prier pour manger en vitesse, et à 20h30, extinction des feux. Euh en fait non, les feux ils s'éteignent pas ici. On aura de la clarté toute la nuit (d'après Pierre, moi j'ai pas remarqué grand-chose).


Départ un peu tardif le lendemain, sous un ciel qui semble se dégager, et pour l'étape la plus courte, la fleur au fusil ... et sur le mauvais chemin... Bravo les orienteurs!! On la joue CO jusqu'au bout donc, et la coupe dans les bruyères nous rapporte 2 bois de rennes (pas très beaux mais tant pis). Le "passage" sur la rivière qui doit suivre est en fait ... inexistant. Ya pas beaucoup de fond, mais elle est bien fraiche à gué!! Un peu plus loin, les premières bébêtes montrent leur nez (leurs cornes plutôt) et les piafs/poules nous vaudront quelques débats. La pluie finit par nous rattraper aussi, et le Sylarna, le sommet qui devait nous occuper l'après-midi, est complètement bouché et plein de neige, et ça ressemble plutôt à de l'alpinisme. En baskets, mouais... Pause séchage/abritation dans une cabane, et on s'avance pour le lendemain, toujours sous la flotte. Bien vu cela dit, puisqu'on débusque encore une dizaine de rennes à à peine 100m de nous, juste avant une cabane où on file s'abriter et où on restera finalement pour la nuit, vue le déluge et le vent à décorner les rennes dehors. Le réchaud qu'on nous a prêté nous inspire pas bien confiance au final, j'ai du me gourer d'essence et prendre du vrai mazout, vu la fumée noire qu'il fait; du coup on mangera tout juste chaud le soir, et sans café le matin (muesli sec ou à l'eau froide, beurk).
Ils sont bizarres les chamois ici ^^
Arnaché comme il faut pour lutter contre le vent et les gouttes, ouverture de la porte, tour de la cabane, et pof, comme par magie, plus rien!! Les nuages se déchirent petit à petit pour laisser place à un beau soleil l'après-midi, qui fait un bien fou au moral près avoir passé le midi à manger les restes dans une cabane à 5°C. Les sacs planqués, on fonce délivrés de ce poids au Storsnasen, le sommet 400m au-dessusen mode grosses brutes dans le pierrier. Of course, c'est juste majestueux. Entre les grands lacs suédois d'un coté, et les montagnes suédo-norvégiennes de l'autre, ça en jette. Anciennes vallées glaciaires, elles ont laissé place maintenant à d'immenses étendues ouvertes, à la géologie vraiment spécifique, où on fait des bornes pour faire 100 ou 200m de dénivelée, et où le moindre col n'est qu'un vaste plateau. Les sommets sont tout aussi rabotés et tellement vastes qu'on voit pas de l'autre coté. Surtout que le soleil n'est là que pour nous, et s'en va doucement en même temps que nous. Des rennes, une cascade, des moustiques, des marais, des centaines (milliers??) de planches, une baignade dans la rivière, et nous voilà à la très vivante gare d'Enafors (environ 4 maison et 2 personnes rencontrées), fin du périple, 15mn avant le déluge et 1h avant mon train. Timing parfait. L'un repart au sud, l'autre plein ouest, direction Trondheim où j'aurais l'occasion de revenir surement bien des fois. Ca a l'air de bouger bien plus que Porgrunn!! Un ancien du Raid INP me prête un bout de matelas pour un bout de nuit. Réveil à 4h30, décollage 6h30, 9h au boulot. Retour brutal sur terre.

Lacs vers la Suède

Towards Norway



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