vendredi 14 septembre 2012

On the way back home... certainly definitely...

English: see below.

Toute chose a une fin, celle de mon séjour ici semble s'être drastiquement rapprochée ces derniers jours.

J'écris ces lignes dans le train pour Oslo, direction Paris, puis la maison. Fin du stage. Ce même trajet que j'aurais été amené à refaire plusieurs fois les 3 prochaines années, tout comme traverser la Norvège jusqu'à Trondheim.

Un plan en béton, un tuteur universitaire trouvé, le sujet et le déroulement bien dégrossi, et même commencé à la fin du stage, des premiers contacts pris avec des futurs partenaires, ma chambre prolongée par la boite, des projets pleins la tête, les sorties immanquables de ski déjà cochées,... Tout était fin prêt pour que je revienne en novembre pour cette thèse industrielle, faite sur mesure, juste pour moi et pour ce que je voulais, après m'être bien torturé l'esprit. Manquait juste mes notes, indispensables pour commencer la paperasse officielle et signer quoi que ce soit. Même les tout nouveaux proprios canadiens de la boite laissaient présager des séjours dans un autre pays froid. Bref, ça s'annonçait bien cool cette histoire!!

Puis la sentence. 2 jours avant de partir: il y aura des licenciements. 9. Ouch. Sur 24 employés, moins les 3 inamovibles du haut, ça fait presque 1 sur 2. La nouvelle direction impose ces nouvelles ambitions... En 2 jours, la probabilité de me revoir ici s'est complètement inversée, après avoir mis 4 mois à augmenter doucement. Je suis toujours dans les tuyaux de mon tuteur, mais c'est plus lui qui contrôle la pompe maintenant... Verdict dans les semaines qui viennent, sans grand espoir, et moins de motivation...




Everything comes to an end. The one of my stay in Norway has suddenly became closer than never.

Right now on the way back home, the way I should have repeated several times the next 3 years.

Something made of concrete, a topic just for me and as I wished, the first steps achieved and the first people in touch, projects everywhere in my mind, looking forward to taste norwegian winter, ... Everything was ready for that coming industrial PhD in Norway. Just missing my marks to make it official and sign papers. Even the very new canadian company's owners have raised hopes for travels there. All great!!

And the sentence: there will be lay-offs. 9. Out of 24 people in the company, minus the 3 on top, that makes almost 1 out of 2. The new management team imposes its new ambitions... Within 2 days, the probability to come back here has been totally reversed, after it took 4 months to grow slowly but surely. I'm still in my supervisor's papers, but he doesn't have any more pencil. Verdict in the next weeks, but with not so much hope, and less motivation...


mercredi 29 août 2012

Jotunheimen

Le boulot étant un petit peu différent du mode de vie étudiant "en vacances toute l'année", si on a droit à des vacances, autant pas se gêner, et surtout en profiter. C'est fait.



 D'après les locaux, août est le meilleur moment pour profiter de la montagne norvégienne: encore assez beau, plus trop de neige, des journées encore longues,... C'est donc parti, il faut pas longtemps pour que je me prépare ces 5 jours entre transport (plutôt efficaces, et pas si chers en étant toujours officiellement étudiant), itinéraire grossier, et endroits à ne pas rater. Direction le Jotunheimen avec le bus de nuit depuis Oslo, après une dernière journée avec Popa, Moman, et soeurette en visite pour quelques jours.

Le Jotunheimen, c'est le massif montagneux en plein milieu de la Norvège (du moins la partie pas toute étroite), point culminant du pays à 2469m, avec énormément de sommets au-dessus de 2000m. Un "2000", ça vaut bien un "3000" alpin, à tous les points de vue (surtout du haut. -> ok ...)

C'est parti!!
Arrivée à Lom à 4h du mat, c'est ... bien mort. Je finis ma nuit déjà courte par 1h dans l'arrêt de bus, après n'avoir rien trouvé de mieux. Les 3 voitures qui passent en 2h n'ayant pas l'air très enchantées de me prendre en stop, je finirais donc en bus. 8h, sac plein sur les épaules, feu pour presque 1500m d+ tout droit. A mi-montée, en coupant une route, les grosses boules. Un bus descend de là-haut, la Juvasshytta, genre de refuge à 1900m, perdu au milieu de la montagne, point de départ du Galdhøpiggen, sommet de la Norvège, donc accessible à moitié en bus. Incroyable et surréaliste, il y des bus absolument partout. J'arrive bien trop tard à la Juvasshytta pour le départ des "visites guidées" encadrés par des guides pour le sommet. Il y a en effet un beau glacier à traverser, et beaucoup de prétendants; rien de méchant, mais crampons et corde sont indispensables pour pas finir au fond d'une crevasse. En baskets, avec mon barda, et seulement pour l'aller (descente envisagée par l'autre face), même pas dit que le guidos aurait voulu me prendre. En plus c'est bouché. Donc c'est sans trop de regrets que redescends vers la vallée où je devais passer la nuit. Du coup je prends de l'avance pour le lendemain en espérant me venger sur le 2nd plus haut sommet, Glittertind, 5m plus bas et bien plus accessible. Premières gouttes pendant la montée sur le plateau, premières erreurs de chemins, premiers rennes, premier plantage de tente, premier couscous-soupe, première nuit, après la journée des 20, bien tassés: 20kg, 20km, 2000m+. Au réveil, 2 surprises. La mauvaise, c'est complètement bouché, le plafond juste au-dessus de la tête. La seconde, bien mieux, un troupeau d'au moins 50 rennes est juste de l'autre coté du torrent. J'ai tout le temps de les admirer pendant le ptit dej humide, ils ne me repèreront que quand je replierais la tente, avant de se regrouper très vite. J'abandonne vite l'idée du sommet, mais ce spectacle vaut aussi le coup. Je passerais à moins de 100m en partant, sans qu'ils ne s'affolent. L'union fait la force pour eux aussi, car ce n'est pas le cas quand ils ne sont que quelques uns. Plus loin, premiers gué et coupe sauvage pour couper un grand détour du chemin. Même en rando, ya que les orienteurs pour ça...

Des rennes partout
Maintenant, en gros paquet
Il manquait l'averse de la journée, avant l'arrivée sur le premier des grands lacs. Entre eaux calmes et glaciers, c'est beau. Un rayon de soleil par là-dessus avant de monter la tente après 25km, y'a pas de quoi se plaindre. Les petites discussions avec tous les gens qu'on croise sur le sentier nous rappellent qu'on n'est pas dans les Alpes.



 Le 3e jour, bien qu'il y ait un petit mieux dans le temps, j'ai du mal à croire les 2 randonneurs qui me dissent qu'il devrait faire beau vers midi. Au programme pourtant, Bessegen, surement la plus belle journée en perspective. Ca tombe finalement pile poil: le ciel se déchire complètement en moins d'1h, juste en arrivant au sommet et avant la fameuse traversée... qui se fera donc sous le grand soleil, en short et t-shirt. Magique, magnifique, awesome, tout simplement. On met des plombes à descendre avec le couple d'allemands, à prendre des photos de partout, sans trouver les mots. La descente se fait sur une arête bien aérienne, alpine, du bon caillou, du terrain à chamois comme j'aime. Les gens croisés doivent lire ma bonne humeur sur mon visage, je prends vraiment mon pied, et mon temps aussi malgré les tarifs mis aux touristes dans les côtes, entre la bonne forme et le moral à 2000%. 2 petits lacs et une autre belle descente plus tard, me voilà à Memurubu, une hytte accessible en bateau par le lac. Il est 15h, fait grand beau, et il me reste plus de 2 jours pour finir mon trek jusqu'au terminus prévu, à 1 jour d'ici, mais sachant qu'entre les nombreux bus (heures et mieux) et les bateaux sur les lacs, j'ai une multitude de possibilités. Bien le temps donc de prendre une bonne bière au soleil avec les 2 anglais.

Bessegen
Bessegen, vu vers le départ de la traversé de l'arête, entre les 2 lacs.
La gardienne me conseille d'aller planter la tente dans la vallée, Memurudalen. Immense vallée ouverte sur les glaciers, la magnifique journée continue. Si on commande un splendide bivouac au paradis, ça doit ressembler à celui que j'ai passé ce soir-là. Je me tâte à 2 fois avant de renoncer à aller voir le coucher de soleil depuis le sommet proche du Surtningssue, mais à presque 2400m, 2 fois plus haut que la tente. Déjà 25km et presque 1500m, plus la rivière à traverser qui s'annonce pas facile... Demain est un autre jour. Sauf que le demain, le soleil matinal laisse vite place aux nuages, et le Surtningssue est dans la poisse infâme. Monté en aller-retour avec juste l'appareil photo, la gore-tex et 3 gouttes d'eau, le froid (tout est gelé), le vent et de la neige m'attendent en haut. A la cabane 100m sous le sommet, il fait pourtant bien clair, mais ça veut pas... Peut-être que les suivants ont eu plus de chance.

Bivouac au Paradis

La longue descente en courant est un vrai régal, quel bonheur de se sentir si léger!! Mon téléphone s'est tellement plû qu'il s'est fait la malle et est resté en route. Au 3e gué de la journée, au moins le 5 ou 6e en tout, ce qui devait arriver arriva... Je me retrouve complètement assis au fond du torrent sans rien comprendre. La tenue sèche étant vraiment en cas gros pépin, je passerais le reste de la journée les jambes humides. La remontée sur l'autre versant de la vallée offre ensuite une vue splendide sur celle-ci et le plateau terriblement sauvage arrive. Un rayon de soleil et un immense arc-en-ciel rendent le tout véritablement mémorable. La fin de la journée sous la flotte le sera aussi, le chemin le long du grand lac donnant l'impression de se croire plutôt dans la jungle amazonienne. Pause à la hytte de Gjendebu, où je me fait ma bouffe avec 3 danois bien cools qui finissent leur semaine de trek. Ils n'auront finalement pas la volonté pour aller passer une dernière nuit humide, et filent se mettre au chaud douillet alors que je m'en vais me chercher un coin de belle herbe dans les bois, au milieu des vaches, et sous la pluie. Encore 25km et 1700m aujourd'hui, même avec la moitié sans sac, je commence à être entamé avec des journées de plus de 7h de marche effective.

Memurubudalen

Memurubudalen au loin.
Le dernier jour est plus cool, j'ai qu'une bonne douzaine de km pour rallier Fondsbu. Mais le chemin principal simplement en fond de vallée ne me convient pas, les danois m'ayant dit qu'il n'apportait rien de palpitant, et je vais prendre une trace marquée sur les hauteurs. Complètement introuvable au départ, navigation à la carte, elle sera finalement bien mieux marquée à partir du lac. Mais il y a toujours 2 torrents à gué... sans soucis cette fois! La météo changeante entre pluie et soleil offre une belle luminosité sur des paysages encore superbes, tellement typiques, mais tellement atypiques pour un habitué des Alpes. L'arrivée au-dessus de Fondsbu, village reculé au bord d'un lac encore plus grand que les précédents, est surprenante, mais somptueuse, malgré la flotte qui m'accueille. Mais cette fois, je m'en fous, je serais vite au sec!! Une bonne douche, un énorme burger au steak d'élan, et quelques heures plus tard, je quitte le fond de nulle part, encore en bus. Vraiment le fond de nulle part: 20km de route en caillou avant de rejoindre la "vraie" route, où faut quand même s'arrêter devant le troupeau de moutons qui fait la sieste en plein milieu de la route. Un accident devant le bus? Même pas peur, demi-tour illico, on prend les petites routes...

Arrivée à Fonsbu
 22h terminus gare d'Oslo. 2 paninis, 1 burger King, et 2 bananes. Fallait bien ça. Il y a encore 2h de tacot...

Vivement les prochaines vacances!!

mercredi 1 août 2012

Haukeli, Odda, Stockholm, Are,...

Il s'en est passé des choses depuis 1 mois...

D'abord la visite plutôt impromptue du frangin en juin. Tellement impromptue que le WE était déjà en partie bouclé pour le 1er raid norvégien, avec le collègue hongrois. La team Mont Blanc n'a pas fait d'exploits, et a surtout gouté à la grosse douche norvégienne sur le VTT. Mais on s'est bien amusé quand même. PH lui s'est défoulé en allant courir sur la carte pendant ce temps. Le bivouac du soir et la journée suivante en montagne étant assez vite tombée à l'eau, et après quelques péripéties avec la voiture électrique de la boite, on file le dimanche pour Kragero, LA ville à touristes du coin l'été, genre côte d'azur. Sauf que début juin, y'a encore pas grand-monde. Mais c'est surement un des seuls coin du pays où il fait plutôt beau ce jour-là, on va pas se plaindre (quand je dis que c'est la côte d'azur!!). On en profite pour monter sur les hauteurs, c'est plutôt pas mal (cf photos, un peu plus tard), et on ne peut plus typique, entre les îles, la côte accidentée, les bateaux dans tous les sens,...

Kragerø 

Quelques semaines de répit, et c'est la cousine qui débarque pour la semaine. On se retrouve à Oslo pour faire les touristes, et je lui re-sort tout ce que j'ai retenu de la visite le WE précédent, en mode coup de tête chez un collègue, qui a passé son WE à faire guide touristique pour un frenchy et un germain. La ville est cool, on sent bien l'ambiance "capitale en vacances", mais on a vite fait le tour: Carl Johannes Gata (genre les Champs dans l'idée, mais en vachement moins classe), Akershus (la forteresse qui abrite le château), la Rådhus (hôtel de ville) en brique massive, du genre blockhaus soviétique, Frognerparken, l'immense parc au milieu de la ville, plein de statues érotiques et perverses (ça doit choquer quelques gosses tout ça, je vous assure) et ça s'arrête en gros là.


Je vous laisse apprécier les statues de Frognerparken.


Vue sur Frognerparken
Surtout que le resto spécialités norvégiennes où j'ai essayé le steak d'élan la semaine d'avant est en vacances... Mais la serveuse du resto de secours, une jolie blonde qui parle français, fait vite oublier le steak d'élan ^^. Holmenkollen, la colline du fameux tremplin de ski visible de toute la ville et accessible en métro, est abandonnée faute de plafond trop bas et trop gris (vous avez dit "normal"?). Le musée Fram, du nom du bateau, posé à terre et autour duquel on a construit le musée, qui a servi aux expéditions arctiques et antarctiques et à la découverte du Pôle Sud, vaut le détour. Ils étaient bien braves ces types là :) !! En sortant, grand soleil, la pause bronzette s'impose donc avant de monter dans le train. Ballades, barbecs et baignades combleront le reste de la semaine (juste les fins d'aprem pour moi). Au fait, juste pour dire qu'elle l'a fait, mais si, Sandra s'est baignée en Norvège et a attrapé un gros coup de soleil!!!

Akershus, forteresse et château d'Oslo
2 jours plus tard, vacances. Au programme, CO et montagne compilés, étonnant non? Un peu fatigué (beaucoup?), et je m'en rendrais bien vite compte. Un peu à l'arrache pour l'organisation, y'a pas intérêt que ça foire dans les transports. First, direction donc Haukeli, porte d'entrée de Hardangervidda, le plus haut plateau continental d'Europe, 1300m d'altitude à perte de vue, point culminant à 1700m. Le club y organise 2 courses un peu spéciales, 2 ultra longues distances (15km) sur une carte au 1/30 000e, eq. 10m, où figure uniquement le relief et l'eau (y'a de quoi faire déjà ^^), le tout en terrain complètement ouvert en pleine montagne donc. Les paysages pendant la course sont splendides, agrémentés du soleil et des nombreuses plaques de neige restants. Surtout que dans ces terrains super physiques, j'avais dû oublier le mien avant de venir (j'ai pas couru sur la moitié de la course le 2e jour...), ça me laisse le temps d'admirer... Vu l'état de forme et des jambes le dimanche, le plan initial qui consistait à rejoindre Odda depuis Haukeli en courant, en 3 jours et en dormant des les hyttes (équivalents des refuges), me fait un peu peur avec ses 110km et 5000m d+. J'avais bien prévu mon truc et j'ai envie de profiter de ces vacances quand même, et le coin d'Odda me tente vraiment, donc je passe en recherche de plan B. Heureusement qu'il y a des bus partout dans ce pays, et bien que celui que je veux prendre nous passe sous les yeux en faisant les sacs, une session rallye me permet de l'avoir à l'arrêt suivant. 19h, me voilà à Odda, en mode baroudeur à l'arrache, avec des sacs énormes, un duvet mais pas de tente, et je sais pas comment crêcher. Je sais juste qu'il y a un camping, je sais pas où, et tout est fermé. Je tente le stop, pas bien efficace, mais ça passe. Au camping c'est la grosse arnaque. Je finis par me retrouver dans une piaule pour randonneurs en détresse, avec juste un lit, pour 400Kr. +10 pour la douche... Pas le choix, on verra demain.

Pour fixer les idées, Odda est au bout d'un fjord, altitude 0m; d'un coté ça monte droit vers Hardangervidda, de l'autre vers un grand plateau glaciaire à 1600m (!!!). Dans les 2 cas, au minimum 1000m à pic. Enfin des vraies montagnes! Lundi matin, j'ai un vague objectif d'un sommet là-haut où aller courir, la suite dépendra de la forme. Au final elle n'est pas si mauvaise et me permet de pousser un peu plus vers le lac de Ringedal. Et encore un peu plus vers un autre sommet.

Lac de Ringedal. Au fond, la fameuse Trolltunga.
Ca me vaudra de finir sous la flotte, avec pas loin de 35km et plus de 2500m d+ dans la journée, et l'envie de continuer ailleurs le lendemain. La tête justement ailleurs en arrivant, et crac, à 200m de la route. Cheville en carton décidément. En forme de melon le matin suivant, elle m'incite à rester calme, surtout si je veux profiter de la Suède le WE suivant, et qu'au final ça a aussi bien calmé mes mollets cette histoire. Je récupère aussi une tente qui me permet de payer moitié moins pour ma nuit. Rando pépère pour monter au glacier le jour suivant, avec mon gros strap je passe pour un taré au yeux des touristes qui galèrent déjà bien comme ça. 3e jour, petite rando au bord d'un lac et grosse sieste pour profiter du grand soleil qui se découvre enfin.

Enfin le soleil!!
18h30, toujours grand soleil au retour au camping, je me dis qu'il serait vraiment con de pas en profiter jusqu'au bout, le bus du retour n'étant qu'à minuit. Appareil photo dans la main, je m'en vais chercher des vues sympas. Les hauteurs où je suis allé lundi, avec vue sur le plateau, le fjord, et le glacier en face, sont 900m plus haut et me tendent les bras. C'est là haut que j'irais faire ma session photo d'1/4h, avant de redescendre juste pour à temps au camping. Faut être un peu tapé, je l'avoue, mais bon... La fat pizza à 150 Kr est bien appréciée avant la nuit dans le bus (les bus). Arrivée maison à 6h du mat, après 4 bus différents.

Hardangerfjord, Odda, et Folgefonna Gletscher en face au soleil couchant.
14h30, c'est reparti avec un sac refait, direction Oslo puis Stockholm pour retrouver le parrain et Benoit, de Phelma, qui me fait visiter la ville le lendemain. Rien à voir avec le petit centre d'Oslo, Stockholm est bien plus vivant, joli et surement plus sympa à vivre. Et partout. Je recommande. Vendredi, 23h, train de nuit pour Undersaker, point de départ de 3 jours de bivouac dans le Jämtland. Les sacs sont sur le dos à 9h, feu! Quelques averses, marais, trimbalage inutile de bois pour un éventuel feu, et 30km plus tard, et nous voilà en train de monter le bivouac à coté de Gsenstorna. On se fait pas prier pour manger en vitesse, et à 20h30, extinction des feux. Euh en fait non, les feux ils s'éteignent pas ici. On aura de la clarté toute la nuit (d'après Pierre, moi j'ai pas remarqué grand-chose).


Départ un peu tardif le lendemain, sous un ciel qui semble se dégager, et pour l'étape la plus courte, la fleur au fusil ... et sur le mauvais chemin... Bravo les orienteurs!! On la joue CO jusqu'au bout donc, et la coupe dans les bruyères nous rapporte 2 bois de rennes (pas très beaux mais tant pis). Le "passage" sur la rivière qui doit suivre est en fait ... inexistant. Ya pas beaucoup de fond, mais elle est bien fraiche à gué!! Un peu plus loin, les premières bébêtes montrent leur nez (leurs cornes plutôt) et les piafs/poules nous vaudront quelques débats. La pluie finit par nous rattraper aussi, et le Sylarna, le sommet qui devait nous occuper l'après-midi, est complètement bouché et plein de neige, et ça ressemble plutôt à de l'alpinisme. En baskets, mouais... Pause séchage/abritation dans une cabane, et on s'avance pour le lendemain, toujours sous la flotte. Bien vu cela dit, puisqu'on débusque encore une dizaine de rennes à à peine 100m de nous, juste avant une cabane où on file s'abriter et où on restera finalement pour la nuit, vue le déluge et le vent à décorner les rennes dehors. Le réchaud qu'on nous a prêté nous inspire pas bien confiance au final, j'ai du me gourer d'essence et prendre du vrai mazout, vu la fumée noire qu'il fait; du coup on mangera tout juste chaud le soir, et sans café le matin (muesli sec ou à l'eau froide, beurk).
Ils sont bizarres les chamois ici ^^
Arnaché comme il faut pour lutter contre le vent et les gouttes, ouverture de la porte, tour de la cabane, et pof, comme par magie, plus rien!! Les nuages se déchirent petit à petit pour laisser place à un beau soleil l'après-midi, qui fait un bien fou au moral près avoir passé le midi à manger les restes dans une cabane à 5°C. Les sacs planqués, on fonce délivrés de ce poids au Storsnasen, le sommet 400m au-dessusen mode grosses brutes dans le pierrier. Of course, c'est juste majestueux. Entre les grands lacs suédois d'un coté, et les montagnes suédo-norvégiennes de l'autre, ça en jette. Anciennes vallées glaciaires, elles ont laissé place maintenant à d'immenses étendues ouvertes, à la géologie vraiment spécifique, où on fait des bornes pour faire 100 ou 200m de dénivelée, et où le moindre col n'est qu'un vaste plateau. Les sommets sont tout aussi rabotés et tellement vastes qu'on voit pas de l'autre coté. Surtout que le soleil n'est là que pour nous, et s'en va doucement en même temps que nous. Des rennes, une cascade, des moustiques, des marais, des centaines (milliers??) de planches, une baignade dans la rivière, et nous voilà à la très vivante gare d'Enafors (environ 4 maison et 2 personnes rencontrées), fin du périple, 15mn avant le déluge et 1h avant mon train. Timing parfait. L'un repart au sud, l'autre plein ouest, direction Trondheim où j'aurais l'occasion de revenir surement bien des fois. Ca a l'air de bouger bien plus que Porgrunn!! Un ancien du Raid INP me prête un bout de matelas pour un bout de nuit. Réveil à 4h30, décollage 6h30, 9h au boulot. Retour brutal sur terre.

Lacs vers la Suède

Towards Norway



Du bas, vers le "Nez".

mardi 19 juin 2012

La Jukola, ou la passion de l'excès


La Jukola. La course qui résonne aux oreilles des orienteurs comme "LA" course à faire dans sa vie. J'ai déjà parlé de la Tiomila, il faut imaginer ça à la puissance 10. Tous ceux qui l'ont couru en gardent un souvenir plus que marquant, ce sera la même pour moi. La Juko, c'est le plus gros relais de course d'orientation du monde, mais c'est aussi tout ce qu'il y a autour de ce WE particulier. Quelques chiffres pour se faire une idée:
- 1650 équipes hommes, 1250 équipes femmes (je vous raconte pas le 1er relais...)
- 16 500 coureurs
- plus de 40 000 personnes présentes
- 10h de bus aller
- 2 nuits de ferry
- pas beaucoup d'heures de sommeil.

La Jukola, c'est le mythe finlandais, le pays où la course à pied est une religion et où toute personne qui se respecte doit avoir couru la Jukola une fois dans sa vie. Question d'honneur. On voit donc vraiment de tout, des meilleurs mondiaux à des équipes dont pas un type n'a tenu une carte de sa vie. Ce qui a tendance à rajouter à l'ambiance quelque chose de festif et sympa, à commencer par le speaker qui rappelle le principe de la CO avant le départ, par exemple.



Vendredi matin, 3h45. Dring dring, debout. 5h, départ en bus, direction Stockholm, traversée intégrale de la Suède (ouest-est, nord-sud ce sera pour plus plus tard!). Comme pour la Tio, le bus est plein, on voyage avec les clubs du coin. Sociabilisation en environnement confiné, acte II. Finalement le trajet passe plutôt vite, entre sieste, discussion profonde sur les différences France-Norvège, et leçon de norvégien. 17h, départ en ferry pour Helsinki, arrivée à 9h le lendemain matin. Des duvets sur les sacs de 20kg, des tenues clubs partout, les orienteurs sont dans la place, et y'en reste pas beaucoup pour les autres. Le buffet est énorme, je m'en mets à m'en faire éclater le bide; de la bonne bouffe, enfin!! Ensuite, c'est Angleterre-Suède sur écran géant. Tout le bateau est réveillé et tangue pour les 2 buts suédois. Et tous les norvégiens sautent de joie quand l'Angleterre marque son 3e, moi je pleure avec les suédois, chacun ses ennemis ^^ !!

Arrivée à Helsinki, grand soleil, 25°C, ça sent bon!! Je sais en me réveillant que les heures de sommeil d'ici lundi seront comptées, et j'ai bien l'intention d'en rater le moins possible, quitte à aller au boulot à 4 pattes mardi. Le lieu de course est à moins d'une heure du centre-ville, ce qui explique le nouveau record de participation de cette année. On a l'impression d'être au milieu de la cambrousse, en faisant attention, l'autoroute  est juste à l'autre bout de la carte, et on est en fait en pleine "banlieue"... Plus précisément, carrément une nouvelle ville, le temps d'un WE. Des tentes à perte de vue, 2 écrans géants, les médias pour une retransmission en direct intégral à la TV finlandaise, un stand de bouffe hallucinant, des toilettes portables par paquet de 20 partout (ça en dit long), des stands pour refaire la garde robe CO de tout le monde pour toute la saison, ... C'est juste énorme.


Le départ des filles est à 14h et laisse entrevoir ce que sera la grand-messe du soir. Ca promet!! On suit tranquillement la course GPS-trackée sur l'écran, où le dernier relais est plutôt à suspens. La Norvège montre encore une fois qui est le chef, et après la Tio, Halden l'emporte encore une fois. La première équipe du club fait plutôt une bonne course, à la lutte pour le top 100 jusqu'au dernier relais. Ensuite, repos-glandage pour les mecs, on attends le soir avec impatience. Dormir? Veux pas, et de toutes façons je pourrais pas.



22h30, le ciel commence à s'assombrir, départ des mecs. On est placés à quelques centaines de mètres du départ, histoire d'être seuls et de profiter de l'étirement du peloton. 2' de défilement ininterrompu, et dire que tout ça va se retrouver en même temps dans la forêt, à se courir après. Crazy. Le suivi du début de course est assez marrant, le 1er poste TV est un flot continu de frontales pendant des dizaines de minutes ... avant le 2e où l'idée est toujours bien présente même si on remarque un peu plus d'espacement. 1h30 de sommeil plus tard, le jour commence à pointer doucement son nez, et les nuages de la veille qui ont amené quelques gouttes s'en vont. Vers les 4h, c'est parti pour moi, la frontale sur le front qui me servira à peine 10mn... En forêt, des traces dans tous les sens, des vrais chemins.  Une belle erreur au 1er poste où j'ai du mal à me mettre dans la carte et où je cherche beaucoup trop tôt, un peu plus de 5' perdues sur les 3-4 premiers postes, ça commence bien tiens... La suite est mieux, y'a du monde partout, il faut choisir son lièvre et sa trace et bien garder le contact avec la carte au risque de s'envoler. Le terrain est vraiment sympa à courir, bien qu'il y ait un peu trop de vert dans les marais. Au final une course correcte mais sans plus, mais j'ai repris des places, c'est le principal. Le suivant fait une course de feu, et grâce aux places gagnées par les 2 derniers, on rentre tout juste dans le top 200. Objectif minimum absolu, on fera mieux l'année prochaine ;). On bat les autres clubs du bus et de la région, c'est le plus important, et nous assure encore une année de suprématie dans les esprits!!
Le temps prends une autre dimension, j'ai l'impression d'être en pleine journée et de péter le feu, il est même pas 7h du mat... Pourtant le casse-dalle au sauss passe vraiment bien!! 9h, départ en masse des attardés. Tout aussi impressionnant!! La pluie arrive juste après, on se réfugie sous la tente en attendant pour les 2 dernières heures. Arrivée sous le grand soleil, départ sous des trombes d'eau... 3h sous la flotte à tuer dans Helsinki avant le ferry, on fera classique: pizza + bar.

Le bazar et les cadavres de bières dans le hall d'embarquement sont un avant-gout de la nuit à venir: un souk monstre dans tout le bateau, des "jeunes fortement alcoolisées" dans tous les escaliers, bref, on fête la Jukola quoi!! Le décalage horaire permet de dormir 1h de plus, c'est pas de trop! De même, les 2 premières heures de bus sont étrangement calmes (du moins, de ce que j'ai vu). Le retour passe moins vite que l'aller, et tout le monde est bien content de quitter le plat pays et d'arriver dans nos petites montagnes.

Le nombre, le pèlerinage de chaque petit club, le gigantisme de l'évènement lui-même, la passion, le ferry retour: tout est à l'excès (sauf les heures de sommeil :) ) Et c'est bon!! La conclusion d'un WE chargé en émotions et en souvenirs. A l'année prochaine, surement.


jeudi 17 mai 2012

17 Mai



A défaut d'EOC en Suède (et je suis pas le seul à pas pouvoir courir :) ), je me console en me disant que je vais vivre un 17 Mai en Norvège. Le 17 Mai en Norvège, c'est un jour particulier, on en entends parler depuis le tout début du mois, tout le monde l'attends. C'est le jour de la fête nationale. Et c'est pas n'importe quoi.
Rappel (ou plutôt "appel" ^^) historique: nous sommes au début du XIXe siècle, la Norvège est sous domination danoise depuis la fin des Vikings (qui eux avaient déjà soumis pas mal de monde, il paraît qu'ils ont même conquit Paris un moment), et la Suède lui dispute depuis au moins aussi longtemps. Et vient Napoléon. Le Danemark s'allie à lui dans l'idée de conforter sa domination en cas de victoire, la Suède fait le pari inverse et lui fait la guerre avec l'idée de récupérer la Norvège en cas de défaite de Napoléon. C'est ces derniers qui on vu juste finalement. La Norvège est alors officiellement attribuée à la Suède, mais déclare son indépendance le 17 mai 1814 en adoptant une Constitution fortement inspirée de celle de la Révolution Française, jusqu'aux couleurs du drapeau. Elle reste cependant sous domination suédoise, jusqu'en 1905, où le pays devient alors officiellement indépendant. Le 17 mai devient la fête nationale.
Défilé des enfants
Cette journée, très importante dans l'esprit collectif norvégien, est célébrée bien différemment de ce qu'on peut imaginer... Des drapeaux à toutes les maisons sans exceptions, dans les jardins, sur les voitures, à la mains, sur les devantures de magasins,... Le matin, chaque école parade dans les rues de son village/quartier, avec drapeaux, fanfares et cie. Des "extras" peuvent venir s'y rajouter pour le fun. Tout le monde est alors amassé le long de la route à regarder les gamins défiler avec leur petits drapeaux. Pour tous, c'est tenue correct exigée, et bunad fortement recommandé (costume traditionnel). Le costard pour les mecs est le minimum syndical et le plus répandu mais la quasi-totalité de ces dames ont leur bunad, reçu lors de leur confirmation et qu'elle gardent le plus longtemps possible. A 25 000 Kr (+ de 3 000€), on comprends pourquoi!! Pour les mioches, le traitement est identique.

Le POL est dans la place!

L'après-midi, c'est le grand défilé à la ville: au tour des clubs, associations, organisations, ... de se mettre en avant. Et ya du monde. Comme le POL y prends part et qu'on a fortement insisté pour que je vienne y participer, ce sera seen from inside pour moi. Malgré la pluie du début, le monde massé sur les trottoirs tout le long est impressionnant, il ne doit pas rester grand monde dans les chaumières. Et personne en jean-baskets. Quand je réponds à certains qu'il n'y a pas de costume traditionnel en France (aussi répandu, je veux dire) et que tout le monde s'habille normalement pour le 14 Juillet, que c'est une journée somme toute banale, à part les balloches et les feux d'artifice, on me regarde avec des yeux énormes, l'air de dire "c'est bien vous qui avez fait la Révolution??"


Au final, la fête nationale ici c'est pas un mot en l'air, c'est le jour "des gens" (du peuple pour reprendre les discours), des enfants, de l'avenir, de la fête, au moins dans l'esprit (sauf la fête!). On est aussi fier d'être Norvégien et on l'affiche. On est bien loin du défilé de bérets sur les Champs, complètement ringard et qui plus est à total contre-courant historique.

Départ du défilé

mardi 15 mai 2012

Mølen

Belle illustration de cette belle journée.

Après une journée de samedi passée entre commattage et sieste, le grand beau temps de dimanche pousse à aller prendre l'air. Consultation des avis divers, et direction un petit coin pas loin, le long de la côte, apparemment joli: Mølen, vestige caillouteux des époques glaciaires, avec des pierres en provenance d'une bonne partie de la Norvège du sud et du Danemark, amenées par les glaciers, et regroupées en énormes tas (et d'autres plus petits) par les Cro-Magnons locaux ou les "pré-Vikings", pour des raisons pas encore très certaines. Prolongation de la minute culturelle ici et .
En tous cas, même si ces tas de cailloux ne sont pas une oeuvre hors-du-commun et qu'on se demande bien ce qu'ils avaient dans la tête en les emplilant (et pas à la pelleteuse en plus...), c'est toujours un truc original de vu. Et surtout que la suite vaut le détour. En effet, la côte est vraiment superbe à cet endroit, et le fort vent qui vient remuer la mer rajoute au tableau. Ca vaudra une séance photo prolongée, jusqu'à la fin de la batterie. En plus, la lumière n'est pas mal, et j'en profite pour m'essayer à "faire" de la photo, et pas juste "prendre" des photos. Ya encore du boulot, mais certaines sont quand même pas mal je trouve. Voir les résultats ici. Bien que n'étant pas un grand amoureux de la mer, je dois admettre que cette fois c'est vraiment le pied. Avec le vent et le froid, debout sur un bout de caillou au bord de l'eau et des vagues qui s'éclatent sur les rochers, on ressent le même genre de choses qu'en montagne, la puissance des éléments et la beauté des paysages.

Avec Christian sur un des tas de cailloux.


La bonne nouvelle, c'est qu'il existe un beau sentier qui relie Larvik à Helgeroa, la petite ville juste à côté de Mølen, par la côte, 35km. Plat, donc, mais ça doit bien valoir le coup, et j'irais surement y faire un tour avec un collègue.
Au retour, arrêt dans la petite bourgade d'Helgeroa, charmante malgré le vent et le froid, et fin de cette journée bien sympa au chaud dans un café.

Côté boulot, la seconde livraison des batteries que je dois étudier viens d'arriver, ça promet donc des prochains jours chargés... Comme je suis encore au repos sportif forcé, ça m'occupera !

Helgeroa

Helgeroa

samedi 12 mai 2012

Ti topper'n

Dans le bus revenant de la Tio dimanche, Paul Martin, le petit-jeune-du-club-qui-tourne-bien, me parle d'une course dans le coin la semaine suivante, assez longue, de nuit, dont le but est en gros de visiter 10 sommets des alentours (10 topper...). Ni une ni deux, un petit tour sur le site pour voir (oui, juste"voir", cf plus loin) de quoi il s'agit: environ 60km/2000 D+, départ minuit, autonomie complète, amener la carte. Je signe.


Hier donc, après avoir tourné en rond un bon moment avant de trouver le rdv et être arrivé juste avant le départ du bus, petit briefing dans ce dernier. Ca se précise un peu plus: il y a une balise en haut de chaque sommet, entre les deux c'est débrouillez-vous (d'où la carte :) ), il y a un iti plus ou moins logique pour chacun; il y a 3 points (où? il sait pas trop ^^) où on peut abandonner; l'eau est potable partout. En gros, c'est tu viens, et tu cours, point (tu payes aussi ^^). Certains connaissent le parcours, on peut les suivre. Départ à minuit pile du  top n°0, où on est tous allés ensemble en guise d'échauffement. Il y a une grosse cinquantaine de personnes, pas mal en touristes pour faire un truc fun, le reste a l'air un peu plus sérieux. La descente annonce la couleur: technique, humide et glissant. Ce se bouscule pas devant, et je fais ma place derrière 4 types d'une "team". Arrivée ensuite sur une route, 10bornes à faire dessus avant d'entamer les choses sérieuses, histoire de faire de la vitesse dès le début. Les 4 prennent tout de suite une bonne centaine de mètres. Comme ils connaissent le parcours, je me dis que ce serait bien de les accrocher et de les suivre. Plus ça va, plus je pense que ça va pas être drôle tout seul (derrière c'est déjà loin), et qu'il faut que je rentre sur eux avant la forêt. Un petit coup d'accélérateur et je les rattrape juste à la fin de la route. Présentations. En fait, c'est une équipe de triathlètes/raideurs qui vient en profiter pour s'entraîner. La nana a l'air de bien envoyer, et un autre type, rien qu'à le voir, on est sur que c'est le tracteur de l'équipe. En effet. Les 2 préparent le plus gros triathlon de Norvège (ne m'en demandez pas plus). Ca avance pas super vite pourtant, mais c'est encore long. Après quelques temps avec eux, je suis persuadé de pouvoir les tenir jusqu'au bout. Le bon vieux Diesel est en route. Une fois dans la forêt, après avoir traversé plusieurs marais bien frais, pris des traces qui ressemblaient pas à grande chose (et surement pas sur la carte!), et "taillé dans vert", ca n'a plus grand-chose de "trail" cette histoire, à part courir, et encore, quand c'est possible. Ca ressemble plutôt à une section trek de raid, de vrai raid non-stop, et c'est pas pour me déplaire, de loin. 2e sommet, descente dans ce qui ressemble plus à un lit de torrent qu'à un chemin. Ca confirme. La suite est épique. Coupe de 2 bornes dans la jungle et les marais, 45min. Interminable. C'est plus l'aventure qu'autre chose. Mais le sentiment d'être paumé là au milieu en pleine nuit est insaisissable. Quel bonheur aussi de déboucher sur une bonne piste bien large après un beau sentier technique, et d'envoyer du bois en se motivant mutuellement. Je connais aucun des prénoms, mais on fait partie de la même équipe. L'esprit est là, c'est cool.
Puis, jour levant sur les 2 sommets suivants, très rapprochés et avec de belles vues. Ca met de bonne humeur, d'autant plus que les jambes commencent à se faire lourdes. Les sentiers sont superbes à courir, les quelques vues sont très sympas, la motivation apportée par le groupe est là, et le mélange d'aventure et d'effort est palpitant. Bientôt, les jambes sont bien entamées, mais le mental permet tout, comme toujours. La fatigue de la nuit blanche est complètement absente, et je suis pas mal dans le groupe. Je me mets à penser à une place; même sur une course comme ça, c'est toujours ça de pris. Le soleil se lève. Un peu de chaleur, au fond de m...   mes chaussures, gelées après une longue traversée de marais non-stop.

Après le 8e sommet, l'organisation un peu vicelarde fait repasser par l'arrivée, une petite dizaine de km plus loin, avant de repartir pour une dernière boucle de 10km aussi et avec les 2 derniers sommets. Ca commence à être dur et je m'accroche. Je suis pas le seul, la troupe s'étire, avec en tête le tracteur et la fille. C'est assez roulant et propice aux écarts. Je craque un peu et les laissent prendre un peu de distance, je les rattraperais tous à la petite pause qu'ils feront au 1er passage à l'arrivée, comme à presque tous les sommets (ces pauses qui ne m'ont pas fait que du bien, surtout avant la mi-course...). Un peu moins de 45km, 7h de course, sentier plein de pierres glissantes; et là ... c'est le drame. Ziiiip, boum! Aïe, mon genou tout juste refermé, merde. Un coup d'oeil: ya le même trou que 3 semaines plus tôt... Et je suis tout seul maintenant... L'arrivée est pas loin, c'est le bon point, mais le temps d'y arriver, le collant marron a pris une teinte rouge. On s'arrête là, pas la peine de jouer au con; ravito rapide et direction la Sykehus que je commence à connaître. Même pas 8h du mat. un samedi, et ya pas de médecin. Retour à 10h, c'est le même qu'il y a 3 semaines, il me reconnait et recommence le boulot. Retour au point de départ. Fais c****... Cette fois c'est les EOC que je vais rater, vraiment les boules...

Aperçu des marais

jeudi 10 mai 2012

10mila

Quand on fait de la CO en France ou ailleurs, la Tiomila on en entend parler tous les ans au début du printemps. Toujours avec ces noms de clubs qui claquent (Kalevan Rasti, Halden SK, OK Denseln,...), refuges des meilleurs français, suisses, russes, qui s'expatrient pour s'entrainer. C'est loin mais on en rêverait presque. Pour les non-initiés et pour faire court, la Tiomila c'est le 2e plus gros relais d'orientation du monde (près de 1000 équipes au total, Hommes (10 relayeurs), Dames (5), et Jeunes (4), soit env. 7000 coureurs), mais surement le plus relevé. Quand on fait de la CO en Scandinavie, la Tiomila on y va sans même y réfléchir. Récit.

Tout commence à mon arrivée au POL, où on me demande cash au 1er entrainement à la lueur de la frontale: "You want to run the Tiomila?" "Yes, of course!" "You want to run the Långa natten?" Euh, comment dire, on va commencer doucement pour l'instant!! La Långa natten (ou "Long Night"), c'est le mythe de la Tio, 16 à 18 bornes en plein milieu de la nuit, genre 2h-4h du mat, dans le froid, la fatigue,... Quelques semaines plus tard, l'équipe prend forme, on rameute 3 ou 4 gars des clubs autour pour boucler l'équipe incomplète. Les "vieux" n'étant pas méga motivés à l'idée de courir les fameuses 18bornes, c'est les 2 jeunes qui tiennent la corde. Le premier va participer au relais hommes pour la 1ere fois, le second (moi, héhé) fait vraiment n'imp avec son genou (et aussi aux entrainements), et n'est pas 100% serein à cette idée. Résultat du coach: ni l'un ni l'autre, ce sera finalement lui qui courera le mythique 4e relais. On se contente des lots de consolation: le 7e relais pour moi, 7km (le plus court); tant pis, l'important est de participer comme dirait l'autre. Tant mieux, il fera jour!!
Dans le même temps, quand j'annonce au boss pourquoi je serais absent le vendredi, il me réponds en substance: "You're going to Tiomila?! Ohh, I ran it loooonnnng ago, great! Enjoy it!!". C'est vraiment un autre perception de la CO ici...
Vendredi matin, départ donc à 9h, direction le centre de la Suède, pour 9h de bus et de sociabilisation en environnement restreint. Plutôt réussi, ça se passe vraiment de mieux en mieux avec les gens du clubs, ils testent leur français, et moi mon norvégien (j'ai plus de boulot qu'eux, pas de soucis!!). D'autant plus qu'il y a du nouveau monde, on fait le trajet avec 4-5 autres clubs du coin qui sont venus profiter du voyage du POL, actionnaire majoritaire dans l'histoire, du coup ça fait 2 bus pleins, et plein de gens à rencontrer. On voit le paysage changer, la Suède c'est vraiment le plat pays, y'a pas à dire.  D'un coup, le bus s'arrête sur un parking de camping au milieu de la pampa. Tout le monde descend, entrainement, dans 1h15 on est reparti, dépêchez-vous!! Bon bah, feu!! Les terrains sont assez différents, beaucoup plus plats, très rapides malgré la bruyère, et hyper agréable à courir. Vraiment impatient d'y être!! A l'hôtel le soir, il arrive des bus dans tous les sens, c'est plein d'orienteurs dans la place. Premier aperçu de l'importance de l'événement. Un gros plat de pâtes, la finale de hockey Suède/Norvège (pas une ambiance de folie devant la télé, on sent les esprits ailleurs!), et dodo.
Entrainement 10Mila
Ma 10mila
 Samedi, c'est le grand jour, même si après tout, je ne cours que le lendemain ^^. Du monde partout, des tentes clubs immenses devant lesquelles le TAD paraîtrait ridicule. Avec le vent, il y en a cependant déjà plusieurs en vrac. La journée est lancée par le relais jeune, où un le club est plutôt bien représenté. Vient ensuite celui des nanas, ça monte en intensité. En vent aussi. 21h30, enfin, départ du relais mecs, il fait pas encore nuit mais déjà bien sombre. Et le vent se calme avec l'arrivée de la lune. Papotte en suivant le début de course et en mangeant un bout, puis il est temps d'aller se reposer un peu, il fait déjà bien nuit. Se reposer, pas dormir, même dans les tentes militaires installées exprès à l'écart; entre le speaker, les voitures, les va-et-vient, et l'excitation, difficile de trouver le sommeil, je suis l'évolution de la pendule régulièrement. 3h, allez hop, on n'est pas là tous les jours, faut aller voir ce qu'il se passe. Un énorme phare jaune, qui me fait penser aux montées nocturnes queyrassines à skis, est posé sur le haut des sapins. Chouette. Il fait vite jour, ça se réveille aussi dans les tentes et les allées. Un long échauffement en guise d'attente et me voilà parti tout juste dans les 200 premiers, alors qu'on a été dans les 150-160 pendant plusieurs relais. Je vois partir les derniers relayeurs des premières équipes quelques minutes devant moi: Lundanes, Gueorgiou,... du lourd quoi. On passera les détails de la course, les jambes un peu lourdes, un peu fatigué, pas mal d'approximations sur les approches et un beau jardinage sur la fin qui vaut bien 3min... Ya encore des minutes à gagner, mais on est loin des places qui coûtent cher. Une place anecdotique au final pour l'équipe (168e), mais tous contents d'être là, et pas pressés de repartir. On serait bien restés faire la sieste au soleil...
Le retour en bus est beaucoup plus silencieux que l'aller, ça roupille dans tous les sens quasiment tout le long. Et je m'en plaint pas!! J'emprunte un téléphone sur le ferry pour jeter un coup d'oeil au résultats des élections (Ouf!!), et je me jette au lit en arrivant, sans même regarder les résultats officiels, encore moins  voir comment s'est passé le WE des copains orgas et coureurs au raid INP (l'année prochaine les loulous ;) ). Il fera jour demain encore...

Des belles photos ici: http://www.peterholgersson.se/2012/05/06/herrarnas-tiomila/
L'autre bout de la carte

samedi 21 avril 2012

Stavern et le reste

Stavern

Immobilité forcée, ou le moment idéal pour un nouvel article. La faute à un genou qui s'est approché un peu trop près d'un caillou, et qui a valu un peu de couture et la visite de la Sykehus du coin. Et surtout, bien qu'aillant voulu faire le brave jusqu'au bout, j'ai du me résigner à rater le Norwegian Spring, le premier gros relais de la saison et une longue de 15 bornes (avec tout le gratin norvégien) à Halden sur des terrains just amazing. Un WE derrière sa fenêtre au lieu s'en mettre plein la vue, c'est toujours réjouissant...

Depuis le Gygrestolen, pas grand-chose de flamboyant sous le soleil, ou plutôt sous la pluie je devrais dire, quasi continue depuis 2 semaines... Vive le printemps!! La routine prends son cours, et se résume surtout à boulot et CO, avec 2 entrainements + une course locale la semaine (et il y a de quoi faire, le moindre bout de forêt dans la ville est cartograhié, sans parler de tout ce qu'il y a à moins de 20' de voiture; et il y a de quoi s'y faire plaisir!!), et compet le WE avec l'arrivée du début de saison. Sachant que le WE, c'est le samedi, le dimanche, et souvent une course de nuit le vendredi. Les courses de nuit c'est presque une religion (ya qu'à voir les relais hors normes pour s'en persuader), c'est tout le temps et tout le monde y va, quelque soit son niveau (bien que le niveau soit pas le même qu'en France, ceci explique peut-être cela). Autre chose qui surprend aussi, le nombre de gamins aux entrainements et aux courses; c'est juste hallucinant  de voir le nombre de paires de petites jambes qui courent dans tous les sens.

Le port de Stavern
Dans tout cela, j'ai tout de même réussi à caser la visite de  Stavern, toujours avec Christian et Maria, petite ville touristique bien sympathique sur la côte, notamment en raison de ses particularités géologiques avec ses (presqu') îles de cailloux au milieu de la mer qui rendent le paysage inédit et fort joli. C'est assez courant de voir ça, mais là c'est vraiment marqué, et en version XXL. Malgré le vent et la caillante du jour, le WE de Pâques avait rameuté un bon paquet de monde. On a été surpris par le nombre de drapeaux norvégiens aux fenêtres, surement suspendus à toutes les résidences principales de la ville. Effet "ville-touriste"? Pâques (une vraie institution ici)? La même chose en France et on se dirait "c'est quoi cette ville de nationalistes?" (sauf bien sur en Corse, en Bretagne, au Pays Basque, ... :) ) Toujours est-il que la pinte de bière te coûte un oeil dans ces conditions (bien 12€...). Si encore elle était bonne...

Cherchez bien, il y en a un par maison et par étage!!

Pour le reste, le procès de Breivik fait surement plus de bruit dans les médias que dans les bouches des Norvégiens (à part une conversation un midi, c'est bien tout; c'est mieux de parler du prochain VTT que chacun veut s'acheter ;) ).

Au fait, ce WE c'est élections, alors sortez du canapé. Et si vous savez pas qui choisir, FH sera bon pour le job, et ça nous changera.

Kylebygda, LA carte du coin (ici, un circuit permanent ouvert à tous, en récupérant la carte sous la chaise de jardin du voisin!!).

jeudi 5 avril 2012

Easter - Gygrestolen



Aujourd'hui, jour saint de la semaine sainte, demain -idem, et lundi -idem bis, c'est donc férié dans le Grand Nord. Ici, férié c'est férié: pas un magasin ouvert pendant 5 jours (ptet entre 10h et 14h samedi, pour certains), tout le pays est en vacances forcées. 5 jours de vacances ça peut permettre de faire des trucs; c'est pas les idées qui me manquaient, mais plutôt le temps, en arrivant ici il y a 3 semaines seulement et connaissant personne. Mais lastminute.com c'est bien aussi, et ça semble s'arranger au final, grâce à mon réseau déjà tentaculaire...
Aujourd'hui, sur conseil de Dag, le leader du POL, c'était donc rando au Gygrestolen avec les "collègues en erasmus". Voir les photos sur la page concernée, ça en dira bien plus long que ce que je pourrais raconter. A part que c'était vraiment beau, tellement norvégien, et qu'on reviendra cet été avec les maillots de bain et les baudriers, voire la tente. Et que ça confirme que courir ici (que ce soit en trail ou en CO), c'est du pur bonheur: un terrain idéal, cassant, pas de 1000m de déniv d'un coup, ultra technique partout, des incursions sur les rochers vierges en bord de mer ou les plateaux "rocky ground" dégagés (cf photo juste en dessous), bref, un régal (plus que le VTT, for sure!!).
La suite bientôt ;)
Stay tuned!!