samedi 12 mai 2012

Ti topper'n

Dans le bus revenant de la Tio dimanche, Paul Martin, le petit-jeune-du-club-qui-tourne-bien, me parle d'une course dans le coin la semaine suivante, assez longue, de nuit, dont le but est en gros de visiter 10 sommets des alentours (10 topper...). Ni une ni deux, un petit tour sur le site pour voir (oui, juste"voir", cf plus loin) de quoi il s'agit: environ 60km/2000 D+, départ minuit, autonomie complète, amener la carte. Je signe.


Hier donc, après avoir tourné en rond un bon moment avant de trouver le rdv et être arrivé juste avant le départ du bus, petit briefing dans ce dernier. Ca se précise un peu plus: il y a une balise en haut de chaque sommet, entre les deux c'est débrouillez-vous (d'où la carte :) ), il y a un iti plus ou moins logique pour chacun; il y a 3 points (où? il sait pas trop ^^) où on peut abandonner; l'eau est potable partout. En gros, c'est tu viens, et tu cours, point (tu payes aussi ^^). Certains connaissent le parcours, on peut les suivre. Départ à minuit pile du  top n°0, où on est tous allés ensemble en guise d'échauffement. Il y a une grosse cinquantaine de personnes, pas mal en touristes pour faire un truc fun, le reste a l'air un peu plus sérieux. La descente annonce la couleur: technique, humide et glissant. Ce se bouscule pas devant, et je fais ma place derrière 4 types d'une "team". Arrivée ensuite sur une route, 10bornes à faire dessus avant d'entamer les choses sérieuses, histoire de faire de la vitesse dès le début. Les 4 prennent tout de suite une bonne centaine de mètres. Comme ils connaissent le parcours, je me dis que ce serait bien de les accrocher et de les suivre. Plus ça va, plus je pense que ça va pas être drôle tout seul (derrière c'est déjà loin), et qu'il faut que je rentre sur eux avant la forêt. Un petit coup d'accélérateur et je les rattrape juste à la fin de la route. Présentations. En fait, c'est une équipe de triathlètes/raideurs qui vient en profiter pour s'entraîner. La nana a l'air de bien envoyer, et un autre type, rien qu'à le voir, on est sur que c'est le tracteur de l'équipe. En effet. Les 2 préparent le plus gros triathlon de Norvège (ne m'en demandez pas plus). Ca avance pas super vite pourtant, mais c'est encore long. Après quelques temps avec eux, je suis persuadé de pouvoir les tenir jusqu'au bout. Le bon vieux Diesel est en route. Une fois dans la forêt, après avoir traversé plusieurs marais bien frais, pris des traces qui ressemblaient pas à grande chose (et surement pas sur la carte!), et "taillé dans vert", ca n'a plus grand-chose de "trail" cette histoire, à part courir, et encore, quand c'est possible. Ca ressemble plutôt à une section trek de raid, de vrai raid non-stop, et c'est pas pour me déplaire, de loin. 2e sommet, descente dans ce qui ressemble plus à un lit de torrent qu'à un chemin. Ca confirme. La suite est épique. Coupe de 2 bornes dans la jungle et les marais, 45min. Interminable. C'est plus l'aventure qu'autre chose. Mais le sentiment d'être paumé là au milieu en pleine nuit est insaisissable. Quel bonheur aussi de déboucher sur une bonne piste bien large après un beau sentier technique, et d'envoyer du bois en se motivant mutuellement. Je connais aucun des prénoms, mais on fait partie de la même équipe. L'esprit est là, c'est cool.
Puis, jour levant sur les 2 sommets suivants, très rapprochés et avec de belles vues. Ca met de bonne humeur, d'autant plus que les jambes commencent à se faire lourdes. Les sentiers sont superbes à courir, les quelques vues sont très sympas, la motivation apportée par le groupe est là, et le mélange d'aventure et d'effort est palpitant. Bientôt, les jambes sont bien entamées, mais le mental permet tout, comme toujours. La fatigue de la nuit blanche est complètement absente, et je suis pas mal dans le groupe. Je me mets à penser à une place; même sur une course comme ça, c'est toujours ça de pris. Le soleil se lève. Un peu de chaleur, au fond de m...   mes chaussures, gelées après une longue traversée de marais non-stop.

Après le 8e sommet, l'organisation un peu vicelarde fait repasser par l'arrivée, une petite dizaine de km plus loin, avant de repartir pour une dernière boucle de 10km aussi et avec les 2 derniers sommets. Ca commence à être dur et je m'accroche. Je suis pas le seul, la troupe s'étire, avec en tête le tracteur et la fille. C'est assez roulant et propice aux écarts. Je craque un peu et les laissent prendre un peu de distance, je les rattraperais tous à la petite pause qu'ils feront au 1er passage à l'arrivée, comme à presque tous les sommets (ces pauses qui ne m'ont pas fait que du bien, surtout avant la mi-course...). Un peu moins de 45km, 7h de course, sentier plein de pierres glissantes; et là ... c'est le drame. Ziiiip, boum! Aïe, mon genou tout juste refermé, merde. Un coup d'oeil: ya le même trou que 3 semaines plus tôt... Et je suis tout seul maintenant... L'arrivée est pas loin, c'est le bon point, mais le temps d'y arriver, le collant marron a pris une teinte rouge. On s'arrête là, pas la peine de jouer au con; ravito rapide et direction la Sykehus que je commence à connaître. Même pas 8h du mat. un samedi, et ya pas de médecin. Retour à 10h, c'est le même qu'il y a 3 semaines, il me reconnait et recommence le boulot. Retour au point de départ. Fais c****... Cette fois c'est les EOC que je vais rater, vraiment les boules...

Aperçu des marais

3 commentaires:

  1. Rhalalalala, Ca donne bien envie quand même (bon pas le collant qui change de couleur) ! Rustique comme course en un mot, cool !!

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