jeudi 10 mai 2012

10mila

Quand on fait de la CO en France ou ailleurs, la Tiomila on en entend parler tous les ans au début du printemps. Toujours avec ces noms de clubs qui claquent (Kalevan Rasti, Halden SK, OK Denseln,...), refuges des meilleurs français, suisses, russes, qui s'expatrient pour s'entrainer. C'est loin mais on en rêverait presque. Pour les non-initiés et pour faire court, la Tiomila c'est le 2e plus gros relais d'orientation du monde (près de 1000 équipes au total, Hommes (10 relayeurs), Dames (5), et Jeunes (4), soit env. 7000 coureurs), mais surement le plus relevé. Quand on fait de la CO en Scandinavie, la Tiomila on y va sans même y réfléchir. Récit.

Tout commence à mon arrivée au POL, où on me demande cash au 1er entrainement à la lueur de la frontale: "You want to run the Tiomila?" "Yes, of course!" "You want to run the Långa natten?" Euh, comment dire, on va commencer doucement pour l'instant!! La Långa natten (ou "Long Night"), c'est le mythe de la Tio, 16 à 18 bornes en plein milieu de la nuit, genre 2h-4h du mat, dans le froid, la fatigue,... Quelques semaines plus tard, l'équipe prend forme, on rameute 3 ou 4 gars des clubs autour pour boucler l'équipe incomplète. Les "vieux" n'étant pas méga motivés à l'idée de courir les fameuses 18bornes, c'est les 2 jeunes qui tiennent la corde. Le premier va participer au relais hommes pour la 1ere fois, le second (moi, héhé) fait vraiment n'imp avec son genou (et aussi aux entrainements), et n'est pas 100% serein à cette idée. Résultat du coach: ni l'un ni l'autre, ce sera finalement lui qui courera le mythique 4e relais. On se contente des lots de consolation: le 7e relais pour moi, 7km (le plus court); tant pis, l'important est de participer comme dirait l'autre. Tant mieux, il fera jour!!
Dans le même temps, quand j'annonce au boss pourquoi je serais absent le vendredi, il me réponds en substance: "You're going to Tiomila?! Ohh, I ran it loooonnnng ago, great! Enjoy it!!". C'est vraiment un autre perception de la CO ici...
Vendredi matin, départ donc à 9h, direction le centre de la Suède, pour 9h de bus et de sociabilisation en environnement restreint. Plutôt réussi, ça se passe vraiment de mieux en mieux avec les gens du clubs, ils testent leur français, et moi mon norvégien (j'ai plus de boulot qu'eux, pas de soucis!!). D'autant plus qu'il y a du nouveau monde, on fait le trajet avec 4-5 autres clubs du coin qui sont venus profiter du voyage du POL, actionnaire majoritaire dans l'histoire, du coup ça fait 2 bus pleins, et plein de gens à rencontrer. On voit le paysage changer, la Suède c'est vraiment le plat pays, y'a pas à dire.  D'un coup, le bus s'arrête sur un parking de camping au milieu de la pampa. Tout le monde descend, entrainement, dans 1h15 on est reparti, dépêchez-vous!! Bon bah, feu!! Les terrains sont assez différents, beaucoup plus plats, très rapides malgré la bruyère, et hyper agréable à courir. Vraiment impatient d'y être!! A l'hôtel le soir, il arrive des bus dans tous les sens, c'est plein d'orienteurs dans la place. Premier aperçu de l'importance de l'événement. Un gros plat de pâtes, la finale de hockey Suède/Norvège (pas une ambiance de folie devant la télé, on sent les esprits ailleurs!), et dodo.
Entrainement 10Mila
Ma 10mila
 Samedi, c'est le grand jour, même si après tout, je ne cours que le lendemain ^^. Du monde partout, des tentes clubs immenses devant lesquelles le TAD paraîtrait ridicule. Avec le vent, il y en a cependant déjà plusieurs en vrac. La journée est lancée par le relais jeune, où un le club est plutôt bien représenté. Vient ensuite celui des nanas, ça monte en intensité. En vent aussi. 21h30, enfin, départ du relais mecs, il fait pas encore nuit mais déjà bien sombre. Et le vent se calme avec l'arrivée de la lune. Papotte en suivant le début de course et en mangeant un bout, puis il est temps d'aller se reposer un peu, il fait déjà bien nuit. Se reposer, pas dormir, même dans les tentes militaires installées exprès à l'écart; entre le speaker, les voitures, les va-et-vient, et l'excitation, difficile de trouver le sommeil, je suis l'évolution de la pendule régulièrement. 3h, allez hop, on n'est pas là tous les jours, faut aller voir ce qu'il se passe. Un énorme phare jaune, qui me fait penser aux montées nocturnes queyrassines à skis, est posé sur le haut des sapins. Chouette. Il fait vite jour, ça se réveille aussi dans les tentes et les allées. Un long échauffement en guise d'attente et me voilà parti tout juste dans les 200 premiers, alors qu'on a été dans les 150-160 pendant plusieurs relais. Je vois partir les derniers relayeurs des premières équipes quelques minutes devant moi: Lundanes, Gueorgiou,... du lourd quoi. On passera les détails de la course, les jambes un peu lourdes, un peu fatigué, pas mal d'approximations sur les approches et un beau jardinage sur la fin qui vaut bien 3min... Ya encore des minutes à gagner, mais on est loin des places qui coûtent cher. Une place anecdotique au final pour l'équipe (168e), mais tous contents d'être là, et pas pressés de repartir. On serait bien restés faire la sieste au soleil...
Le retour en bus est beaucoup plus silencieux que l'aller, ça roupille dans tous les sens quasiment tout le long. Et je m'en plaint pas!! J'emprunte un téléphone sur le ferry pour jeter un coup d'oeil au résultats des élections (Ouf!!), et je me jette au lit en arrivant, sans même regarder les résultats officiels, encore moins  voir comment s'est passé le WE des copains orgas et coureurs au raid INP (l'année prochaine les loulous ;) ). Il fera jour demain encore...

Des belles photos ici: http://www.peterholgersson.se/2012/05/06/herrarnas-tiomila/
L'autre bout de la carte

2 commentaires:

  1. Ca me rassure, t'as pas plus dormi que moi... Je sais pas comment font les autres. Remets-toi bien avec ton genou, et à dans 6 jours aux EOC!

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